12/08/2012

Enfance Volée

Parce que c'est compliqué à raconter.

Parce que c'est compliqué à entendre.

Et bien, on se tait.

Tout juste, on effleure le sujet.

 

Et lorsque l'on parle de coups reçus dans son enfance,

nombreux sont ceux qui disent avoir été élevés à la dure.

 

Dans son for intérieur, on se dit, oui mais moi c'était pire,

mais on ne trouve pas les mots pour expliquer.

 

Et il y a quelques jours, par le biais d'un réseau social,

une amie d'enfance m'a contactée.

 

Après quelques échanges concernant nos familles respectives,

j'ai osé lui demander si elle avait eu conscience de ce que nous subissions.

 

Et voici sa réponse :

 

"Je comprends pour ta mère qu'elle porte ce souvenir de ton père ...

 ce ne serait pas vivable pour elle autrement ...

 je savais, j'avais remarqué et tes yeux en disais plus

 quand tu racontais que tu tombais dans les escaliers ...

 j'avais entendu mes parents sans qu'ils s'en rendent compte,

 c'était tabou de parler de ce qui arrivait aux enfants,

 et il circulait des trucs infâmes dans le bled...

 ton père nous terrorisait

 

Vous viviez dans la terreur et nous avions vu

 étant chez vous un jour ...que faire que dire ...

 je sais aujourd'hui avec ce que j'ai vécu

 qu'il n'y a rien qui doive empêcher de dénoncer quoiqu'il en coûte ...

 

Vous êtes forts tous, c'est si difficile de se construire

 en ayant été traités comme ça, il faut faire du chemin

 pour comprendre que ce n'est pas toi qui es en cause

 mais l'autre qui est dysfonctionnant...

 C'est délicat pour moi de te parler de ça

 après tant d'années mais je n'allais pas te mentir,

 sûrement pas, même si je sais que c'est très difficile de me lire ...

 vous étiez des enfants livrés à lui

 

Ce sont aussi des impressions d'enfant

 et des souvenirs forcement exagérés et grossis.

 je l'espère ..."

 

 

 

 

Malheureusement, non, rien d'exagéré...

J'avais 11ans1/2 ( elle aussi) lorsque nous avons déménagé.

Nous ne nous sommes jamais revues!

 

 

Par la suite l'inceste s'est installé!

 

Voilà, depuis, j'en suis toute retournée.

Enfin quelqu'un admet ce que nous avons subi.

Enfin le statut de victimes  semble pouvoir nous être attribué.

 

Je comprends les victimes de tout acte barbare

qui ont besoin d'un procès pour pouvoir

repartir à zéro.

 

Nous, rien....

Le silence imposé.

Par la famille,

par souci de pudeur....

 

Par contre mon amie semble avoir,

elle aussi subi de la violence.

Pas réussi à la faire parler!

 

Voilà, je ne la remercierai jamais assez

pour avoir eu la franchise

de me dire !!!!

 

Evidemment, nous avons vécu

tout cela à une époque

où on n'en parlait pas!

 

A 14 ans, ma soeur ( j'en avais 15)

a fait une tentative de suicide...

Pas de suivi psychologique,

Pas de questions,

Rien, retour dans la famille !!!

 

Maintenant ma mère nous dit :

dans toutes les familles, il y a des problèmes.

Elle interdit les gros mots,chez elle.....

Elle interdit les téléphones portables, chez elle...

Elle est pleine de principes!

 

COMMENT PARDONNER ?

 


Les Enfoirés - Qui a le droit par val6210 

 

07/05/2012

Ma Marraine

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C'est une personne d'une grande qualité.

Pleine d'entrain et très dynamique.

Elle a maintenant 87 ans.

Elle a un stade et une salle de sports à son nom!

 

 

 

 

Elle a fêté ses 80 ans en 2005, fin août.

Opérée le 12 août, avec en même temps ma première chimio,

j'ai tenu à y être, pour rien au monde, je n'aurai manqué cette fête.

Nous étions une cinquantaine, il y avait ses trois filleuls!

 

Mon chirurgien a donc annulé tous les rendez vous qu'il voulait me programmer

en cette fin août; et Zhom pas très fier m'a emmenée en Normandie!

 

 

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Lorsque nous sommes allés chez elle en 2007, après ma reconstruction,

ou j'ai failli y laisser ma peau (gangraine),

elle nous donnait des ordres (Zhom 51 ans, moi 49 ans),

"c'est l'heure d'aller vous coucher",

elle conduisait, elle était devant avec sa soeur ainée, et nous tous les deux derrière.

 

 

 

 

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La dernière fois qu'elle est venue dans la Drôme (elle habite en Normandie, à Goderville),

elle est remontée en une journée!!!

Elles étaient 4 dans la voiture, toutes entre 75 ans et 85 ans, et elle seule conduisait.

Elle a été institutrice et directrice de colonie de vacances.

Elle est célibataire, mais a toujours emmené une nièce en vacances avec elle.

 

Je suis fière d'être sa filleule!

 

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05/05/2012

Lettre de Mécontentement

 

 En 2008, après l'arrêt du tamoxifène (donc deux ans de traitement), je me retrouve avec des saignements!

Or depuis l'annonce du cancer, et les traitements, plus de règles!

 

Donc, échographie, puis hystéroscopie sous anesthésie générale.

 

Voici donc la lettre que j'ai rédigée, suite à cette hystéroscopie.

 

Lettre que je destinais à l'Agence Régionale Hospitalière, et que je n'ai jamais envoyée .....

Les "...." correspondent à l'Etablissement incriminé.

 

Suite à cette intervention, j'ai arrêté d'aller voir le chirurgien qui m'avait suivi tout au long du traitement et du suivi pour mon cancer.....

 

Je ne l'ai revu qu'en 2011, lorsque le compte rendu d'une mammographie de contrôle faisait état d'un résultat ACR5, pour le sein gauche.......

 

 

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Mesdames, Messieurs,

 

 

Suite à mon hospitalisation du 20 juin 2008, en chirurgie ambulatoire dans ........... , je tiens à vous faire part de mon profond mécontentement sur la façon dont se déroulent les séjours dans cette structure.

 

Tout d’abord, convoquée à 7h30, je suis arrivée à 7h25.

Déjà plusieurs personnes attendaient pour se faire enregistrer au guichet, et signer des papiers (qui entre nous auraient pu être signés lors de notre pré admission quelques jours auparavant).

 

Il est à noter qu’il n’y avait pas assez de sièges pour que nous soyons tous assis durant cette attente ! A jeun, certains avec des traitements lourds en court …. En plus manifestement nous gênions les allées et venues du personnel qui devait sans cesse traverser cette file d’attente pour vaquer à ses occupations.

 

A 7h50 mon entrée a été enregistrée. Quelques minutes d’attente, et l’on m’installe dans une chambre. Je n’étais pas sitôt en tenue pour l’intervention, que l’on est venu me donner le médicament nécessaire pour commencer à m’endormir, car parait il on me réclamait depuis un moment au bloc.

 

On m’emmène donc dans le SAS du Bloc.

 

Là, l’anesthésiste, qui m’avait reçue pour la visite pré opératoire, vient pour me poser une aiguille sur la main, mais alors que mon bras droit était inaccessible, il commence à tirer mon lit vers lui pour l’atteindre. Lors de cette visite j’avais écrit en lettres capitales qu’atteinte d’un lymphoëdème au bras droit (suite d’un cancer du sein, et des interventions subies), il ne fallait absolument pas y toucher. Je proteste donc avec véhémence(1). Il m’est répondu que puisque je peux m’exprimer, ce n’est pas grave et il vient du côté gauche. Par contre, il ne trouve pas de veine à son « goût » sur la main gauche, j’ai l’habitude au bout de la 9ème anesthésie en 2 ans et 10 mois. Je continue donc de m’exprimer en lui expliquant que parfois on ne peut pas se défendre, puisque la dernière fois que j’ai subi une intervention dans le même Etablissement je me suis réveillée avec le tensiomètre du côté droit.

 

 Il me rétorque que la procédure de réveil n’est pas simple, et qu’ils font comme ils peuvent…Et me laisse là, puisqu’il faut parait il que je fasse gonfler une veine (que je ne vois pas sur ma main).

 

Une autre anesthésiste passe et me pique. Puis, je m’endors.

Lorsque je me réveille (je n’avais pas d’heure sur moi…), je suis surprise de me trouver encore dans le SAS. Là, il y a pas mal de remue ménage. Le personnel a du mal à trouver des places pour les nouveaux patients qui arrivent, ou à récupérer un lit vide pour le rendre aux patients qui vraisemblablement ont terminé leurs interventions.

 

On a vraiment une drôle d’impression lorsque l’on se trouve au milieu de ce bazar on n’a pas vraiment l’impression d’exister en tant qu’être humain !!!

 

 On me déplace, pour améliorer la circulation des lits. Puis quelques minutes après on vient me chercher pour le bloc.

Là, je regarde l’heure, 10H, j’ai donc passé à peu près 1h45 dans le fameux SAS, sans qu’à aucun moment on ne m’ait expliqué pourquoi j’y étais restée si longtemps.

(J’ai appris par la suite, par une patiente qui était ma voisine de lit, qu’il y avait eu un problème durant l’intervention qui précédait ; je suis capable de le comprendre, mais me le dire à ce moment là aurait été mieux !).

 

Bon, on m’endort, et je me réveille dans ce qu’il convient (je pense) d’appeler la Salle de Réveil.

Surprise (encore que….), le brassard du tensiomètre est sur mon bras droit. J’attends qu’une infirmière vienne me voir pour le lui dire. Entre temps j’ai pu constater que c’est dans cette salle que sont installés les tensiomètres sur les patients, donc je pense qu’à ce moment là il n’y a plus de phase délicate pour le réveil, et qu’il est possible de suivre les instructions notées sur une des nombreuses feuilles du dossier médical (contrairement à ce que m’avait laissé entendre l’anesthésiste quelques heures plus tôt). Je dis donc à l’infirmière que je ne devrais rien avoir sur le bras droit, elle me rétorque que j’aurais dû le dire lorsque je m’en suis aperçue. Je lui dis, que l’on a tellement l’impression d’embêter tout le monde lorsque l’on veut se faire entendre (référence à l’anesthésiste), que l’on ne dit plus rien…. En plus je l’ai dit dès que j’ai eu quelqu’un à côté de moi, car je n’aurai pas eu la force d’appeler quelqu’un et de le détourner des autres patients.

 

Cette salle de Réveil accueille au moins une quinzaine de patients, on entend en permanence une personne répondre au téléphone « attendez quelques minutes, on vient de nous en amener (2 ou 3…). Là comme dans le SAS, on a l’impression d’être à l’usine, c’est loin d’être sécurisant. Et peut être que si on faisait moins d’intervention en même temps on aurait plus le temps d’être « HUMAINS ».

 

 

Je critique donc la notion de rentabilité :

 

*Rentabilité à l’accueil, une seule personne pour accueillir environ 15 personnes convoquées à la même heure.

 

*Rentabilité dans la taille des locaux, trop petits pour nous permettre de tous nous assoir durant ce temps d’attente (nous ne sommes pas là pour notre plaisir, et nous sommes « malades »)

 

*Rentabilité dans le nombre d’interventions effectuées en même temps, sans adapter la quantité suffisante de personnel pour faire face à tout ce qui en découle.

 

 

D’abord pour l’accueil, comme je l’ai déjà dit plus haut les papiers à signer pourraient l’être à un autre moment, cela doit pouvoir se réfléchir.

Ensuite arrêtons de remplir plus de papiers que ce que l’on peut lire, et peut être pourra-t-on lire l’INDISPENSABLE.

 

Je suis malade depuis 2005, et je n’ai pas choisi d’être cliente du système de santé !

Les abus faits à la sécurité sociale relèvent plus de personnes malhonnêtes que des vrais malades, et c’est à nous que l’on demande de combler le « trou » de la sécurité sociale …

En plus on voit bien que la santé doit être rentable au détriment du respect des patients, alors qu’existe (me semble-t- il) la charte du malade hospitalisé, qui semblait demander le contraire….

 

Je vous prie d’accepter, Mesdames, Messieurs, mes sincères salutations.

 

(1) Ma protestation :" On m'a enlevé le sein droit (puisqu'en voulant piquer le bras, il a dit c'est pour le sein), on me l'a remis, on n'y touche plus."

Voilà, c'est ce qui n'a pas plu à ce Monsieur!

 

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11/04/2012

Reprise du Travail

 Le 10 décembre 2007, retour donc à l'hôpital pour ma reprise de travail !  

 Premier jour, la personne censée s’occuper de moi arrive avec 1h de retard….


Puis elle m’explique les procédures de saisie d’un dossier administratif au milieu du brouhaha du bureau des entrées (téléphone, guichet, allées et venues des personnels des divers services) !


Je pleure, n’arrive pas à retenir mes larmes. 4ae3a8ab50e1ec0bce13a2e0eda78819

En fait on a embauché quelqu’un à ma place (par mutation), et on n’a pas vraiment prévu mon retour, donc pas de bureau, pas vraiment de tâches attitrées !

Durant 2 mois, je vais devoir m’installer là où les bureaux sont libres (au gré des RTT des uns et des autres). Je suis installée soit au rdc, soit au 5ème étage, et tous les jours je me trimballe avec mes petites affaires !!!


Durant les fêtes, je me retrouve même sans travail, tout le monde est à jour….Re larmes, enfin, elles ne m’ont jamais bien quittée ! 


Puis enfin le bureau qui m’est attribué est libre (installé sans me demander mon avis quant à la position du bureau…etc).


BUREAU de 10m² que l’on encombre rapidement de boîtes à archives, faute de place ailleurs. Outre mon bureau, il y en a un autre destiné au personnel du bureau des entrées , pour la vérification des dossiers de facturation.

BUREAU, sans aucune fenêtre, la porte (derrière mon dos donnant sur un couloir) donc aucune lumière du jour. Lorsque je sortais du travail, je découvrais le temps qu’il faisait !


UN VRAI PLACARD !!!!!!






Bref, je tiens tant bien que mal jusqu’en novembre 2008 (avec quelques arrêts de travail).


Le 7 nov 2008 (je m’en souviens car c’est l’anniversaire de ma chère mère), on vient installer une imprimante imprimante.gifà haut débit, elle faisait trop de bruit au bureau des entrées !!!!!

Elle ne va parait il fonctionner que l’après midi ( à mi-temps thérapeutique, je ne travaille que le matin) !


Sauf qu’il ne me reste qu’environ 2 mois et demi à travailler à mi-temps thérapeutique, j’aurai écoulé mon année !!!!


Bien sûr personne ne me dit qui a décidé d’installer cette imprimante dans mon superbe bureau.


Je pars pour une semaine de vacances dans un état pas possible.


Au retour, le lundi s’est passé correctement, et le mardi matin impression des factures ! J’ai craqué et dit que c’était l’imprimante ou moi.


Mais Fabienne, comment veux tu que nous fassions, il faut bien imprimer…..


Je suis donc depuis cette date en arrêt de travail longue durée pour dépression, et je ne pourrai jamais reprendre dans cet Etablissement.

D’ailleurs, peu de gens s’inquiètent de mon sort !

 

Reprise du Travail

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